Nous vivons d’images, de musiques et de mots
Nos âmes aspirent toujours à l’impossible
en quête d’illusions, elles s’accrochent au rêve
comme on s’accroche aux cordages des voiliers sauvages !
…
Oh ! Vous, vaisseaux aux mats d’ébène et aux voiles écrues,
grands navires téméraires,
caravelles inquisitrices de ces océans lointains
passions foudroyantes
ou lentes et puissantes marrées du cœur
vous portez si loin,
là où l’horizon épouse l’infini,
là où le ciel et la mer s’entredéchirent les jours de tempêtes
et s’apaisent quand viennent ces soirs tant attendus,
chargés des odeurs de la côte,
alors que le vent s’affale,
fourbu et soulagé du poids de la chaleur des âges !
…
Malheur à ceux qui ne savent de l’abandon
que la frayeur de perdre et de se perdre,
ceux qui ne voient pas que le salut
passe par l’escalade des rives escarpées du désir,
pour atteindre les plateaux cachés dans les sommets du monde,
là où se trouve l’amour, cette folie pure de l’éternité,
cette fibre intime de l’univers,
cette immensité sans nom qui est notre père et notre mère !
La grande quête ne sera accomplie
que par les hommes et les femmes libres
affranchis de la peur de leurs propres abysses !
Oui, c’est la quête des sages,
la quête des fous
la quête des désespérés
la quête des éternels amoureux
et la quête secrète de tous les cœurs vivants
et celle, insatiable, des mal aimés …