J’ai rêvé

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J’ai rêvé, oui, j’ai rêvé,
de ton regard espiègle,
de ton esprit vif et coquin
de ta force tranquille
et de ta jeunesse ardente
métamorphosant ton corps brisé !

J’ai rêvé, j’ai rêvé
des origines de mes passions
tissées en entrelacs de douleurs
en arabesques de joies intimes
et tu y tenais le rôle de Reine
de souveraine resplendissante
maîtresse du verbe sublime
émissaire convoitée des amours interdites.

J’ai rêvé, oui, j’ai rêvé,
et ce rêve me peuple
et ce rêve me hante
comme un monde sans fin
comme un océan d’espoir
se disloquant sur mes plages solitaires
jaillissements irrépressibles jusqu’à mes yeux désolés
 
J’ai aimé, oui, j’ai aimé,
et ce réveil m’est trop brutal
et ce matin n’en est pas un
sans ton sourire étourdissant
sans ta main porteuse des douceurs du monde
j’erre meurtri
alors qu’au loin, si loin
le voile de l’oubli couvre mon visage
et me cache à ta vue !

J’ai erré, erré
terrifié par la craintes de la dépossession
tremblant comme la feuille au pétiole fragile
et ma fébrilité est apparue comme un empressement
et mon empressement comme une précipitation
et ta fuite m’a laissé solitaire et défait
et mon amour naissant connaît la dévastation
l’éternité désolée de l’âme errante

J’ai rêvé, oui, j’ai rêvé,
mais le jour s’est levé sur ce songe improbable
et l’aurore veut dissiper l’illusion
et les gouttes de rosée du matin
ne sont que larmes aberrantes
si la lumière de ta vie
n’éclaire pas mes terres brûlées !